DevSecOps : 5 pièges à éviter pour ne pas se faire hacker
Plutôt prévenir que guérir ?
Je me baladais sur le subreddit devops et je tombe sur ce témoignage :
"You might remember the quote: 'There are two kind of people: the ones that wiped out a prod database, and the ones that will'. I want to add: 'There are two kind of people, the ones that have been hacked, and the ones that will'.”
Imaginez la scène : vous pensez avoir tout sous contrôle, persuadé que vos mesures de sécurité sont infaillibles. Vous êtes une startup, votre infrastructure n'est pas encore très lourde, et vous estimez que les risques sont minimes.
Mais un jour, la réalité vous frappe de plein fouet. Un compte compromis, malgré l'authentification à deux facteurs (2FA), et en un clin d'œil, votre facture mensuelle explose à cause de centaines de machines virtuelles inutiles. Pour une startup déjà sur la corde raide financièrement, cela peut signifier des licenciements anticipés dès le mois prochain.
Alors comment sécuriser un maximum votre infrastructure pour éviter d’être la prochaine victime ? Car, accrochez-vous, la sécurité informatique n'est pas une question de "si" mais de "quand".
Suivez le guide !
Les 5 erreurs à corriger pour sécuriser son infrastructure
Mauvaise gestion des identifiants à privilège
Le piège : Courir trop vite et adopter des pratiques non sécurisées.
Dans cette course effrénée vers le déploiement rapide, il est facile de commettre l'erreur de laisser des secrets et des identifiants sensibles dans les applications et les fichiers de configuration. Il est également tentant de réutiliser du code tiers sans prendre les précautions nécessaires ou d'adopter de nouveaux outils sans évaluer leurs problèmes potentiels de sécurité. Parfois, la protection de l'infrastructure DevOps elle-même est négligée.
Sous-estimation de la sécurité des secrets
Le piège : Compter uniquement sur les outils pour la gestion des secrets.
Il est fréquent que les équipes DevOps utilisent les fonctionnalités intégrées de leurs outils pour gérer les secrets. Cependant, cette approche peut créer des brèches de sécurité, car ces fonctionnalités ne facilitent pas toujours l'interopérabilité ou le partage sécurisé des secrets entre les outils, les clouds et les plateformes. Il est crucial de surveiller et de gérer les secrets de manière homogène pour assurer leur protection adéquate.
Des développeurs qui veulent aller vite sans se soucier de la sécurité
Le piège : Sous-estimer l'importance de la sécurité dans le processus de développement.
Les développeurs sont souvent poussés par des deadlines serrées et la pression de livrer rapidement du code. Cependant, cette précipitation peut entraîner des compromis sur la sécurité. Il est essentiel de sensibiliser les développeurs à l'importance de la sécurité et de les former aux meilleures pratiques dès le début du processus de développement.
Ne pas surveiller le code
Le piège : Ignorer les signaux d'alerte et les indicateurs de compromission.
Une erreur fréquente est de ne pas mettre en place un processus de surveillance efficace pour détecter les anomalies dans le code. Il est crucial d'implémenter des outils de surveillance et des pratiques de revue de code régulières pour identifier rapidement les failles de sécurité et y remédier avant qu'elles ne soient exploitées par des attaquants.
Choisir les mauvais outils
Le piège : Sélectionner des outils inadéquats ou obsolètes pour la gestion de la sécurité.
Le paysage technologique évolue rapidement, et il est facile de se retrouver avec des outils qui ne sont plus adaptés aux besoins de sécurité actuels. Il est important de faire des recherches approfondies et de choisir des outils qui offrent des fonctionnalités de sécurité robustes et qui sont régulièrement mis à jour pour lutter contre les nouvelles menaces.
8 principes à adopter en DevSecOps
D’une culture DevSecOps à intégrer dans votre équipe dev, à des solutions très concrètes et techniques, voici la liste des principes que vous pourriez adopter dans votre équipe.
Principe n°1 : shift left
Intégrez la sécurité dès le début du cycle de développement, plutôt que de la traiter en aval.
En "décalant" la sécurité vers la gauche dans le processus de développement, les équipes DevSecOps s'assurent que la sécurité est prise en compte dès la conception et la planification des applications et des systèmes. Cela implique souvent l'adoption de pratiques telles que l'analyse statique du code, les revues de code, la modélisation des menaces et la sensibilisation des développeurs aux bonnes pratiques de sécurité.
Principe n°2 : automatiser la sécurité dans le pipeline CI/CD
Intégrez des pratiques de sécurité tout au long du pipeline CI/CD, en appliquant des principes comme le moindre privilège, la conservation sécurisée des secrets et la surveillance des anomalies.
Principe n°3 : Security as Code
Adoptez le "Security as Code", soit des politiques de sécurité sont définies sous forme de code. Cela vous permettra de versionner les codes, de les tester, de les réviser et de les déployer de manière automatisée. Cela facilite la collaboration entre les équipes de développement, d'opération et de sécurité, et permet d'assurer la cohérence et la conformité des politiques de sécurité tout au long du cycle de vie des applications et des systèmes.
Principe n°4 : améliorer la gestion des secrets
Assurez-vous que tous les secrets sont stockés dans un coffre-fort sécurisé. Ces secrets peuvent inclure des mots de passe, des clés, des tokens, des certificats et des identifiants utilisés dans les environnements de développement non partagés.
Pour éviter la duplication des secrets, adoptez une hiérarchie de coffres-forts. Il est également important de réfléchir à quand et comment les secrets sont accédés : certains sont utilisés lors du déploiement pour configurer les environnements, tandis que d'autres sont nécessaires en temps réel. Les secrets de déploiement peuvent exiger un redéploiement pour prendre en compte de nouveaux paramètres, tandis que les secrets en temps réel peuvent être mis à jour à la volée.
De nombreuses plateformes offrent des fonctionnalités de stockage sécurisé pour la gestion des secrets dans les pipelines CI/CD et les environnements cloud. En utilisant ces outils, vous pouvez centraliser et sécuriser la gestion des secrets, ce qui contribue à renforcer la sécurité de votre infrastructure DevSecOps.
Principe n°5 : se mettre en situation d’attaques
Plusieurs types de tests sont applicables en DevSecOps.
- Tests dynamiques de la sécurité des applications (DAST) : Les tests DAST simulent une attaque réelle sur une application en cours d'exécution. L'équipe de sécurité examine l'application comme si elle était un cyberattaquant, en explorant ses fonctionnalités et en identifiant les vulnérabilités et les failles de sécurité.
- Ces tests sont réalisés sur des applications déjà déployées et en cours d'exécution, ce qui permet de détecter les vulnérabilités qui pourraient être exploitées par des attaquants externes.
- Tests statiques de la sécurité des applications (SAST) : Les tests SAST analysent le code source de l'application pour identifier les failles de sécurité potentielles. Ils examinent le code de manière statique, sans l'exécuter, en recherchant des patterns de code qui pourraient indiquer des vulnérabilités telles que des injections SQL, des failles XSS, etc.
- Les tests SAST sont effectués lors de la phase de développement pour détecter et corriger les vulnérabilités dès que possible.
- Tests interactifs de la sécurité des applications (IAST) : Les tests IAST combinent les avantages des tests DAST et SAST en surveillant à la fois le code source et l'application en cours d'exécution. Ils analysent le code pour identifier les vulnérabilités, tout en surveillant également l'application pour détecter les attaques en temps réel.
- Cette approche permet une surveillance continue de la sécurité de l'application tout en minimisant les faux positifs.
- Autoprotection des applications à l’exécution (RASP) : Le RASP utilise des données en temps réel pour détecter et neutraliser les attaques contre une application au moment où elles se produisent. Il fonctionne en intégrant une couche de protection directement dans l'application elle-même, ce qui lui permet de détecter et de répondre automatiquement aux menaces.
- Le RASP peut surveiller le trafic entrant et sortant de l'application, détecter les attaques en cours et prendre des mesures pour les arrêter, comme bloquer une requête malveillante ou désactiver une session compromettante.
Principe n°6 : sensibiliser les développeurs
Formez les développeurs aux menaces de sécurité et aux meilleures pratiques du DevSecOps, en mettant l'accent sur la collaboration et la responsabilité partagée.
Principe n°7 : répartir les responsabilités
Établissez clairement les rôles et les responsabilités au sein de l'équipe DevOps, en mettant l'accent sur les domaines de développement, d'opération et de sécurité.
Principe n°8 : focaliser les efforts sur l’amélioration du temps moyen de détection (MTTD) et du temps de récupération (MTTR)
Le MTTD représente le laps de temps nécessaire pour repérer une violation, tandis que le MTTR correspond au temps requis pour récupérer après une violation. Ces indicateurs sont essentiels pour évaluer l'efficacité des plans de réponse à la sécurité. En continuant à tester de manière proactive les stratégies de réponse et en évaluant les politiques applicables, vous pouvez viser à réduire ces délais, ce qui constitue un objectif crucial dans le renforcement de la posture de sécurité globale.
Garder votre infrastructure DevOps sécurisée, c'est comme verrouiller les portes de votre maison la nuit : ça peut sembler évident, mais c'est crucial pour éviter les ennuis ! Évitons donc les pièges classiques comme laisser traîner des identifiants sensibles, ignorer l'importance des secrets, ou encore se tromper dans le choix de nos outils.
En adoptant des pratiques comme le "shift left", qui nous rappelle de penser sécurité dès le départ du processus de développement, ou en automatisant certains aspects de la sécurité, on s'assure de faire un bon boulot.
En suivant ces conseils et en restant à l'affût des nouvelles menaces, on s'assure de construire un environnement DevSecOps solide et sécurisé pour notre entreprise, et on peut dormir sur nos deux oreilles en sachant qu'on fait tout ce qu'il faut pour protéger nos données et nos utilisateurs !
Sources :
https://www.cyberark.com/fr/what-is/devops-security/
https://learn.microsoft.com/fr-fr/devops/operate/security-in-devops
https://www.softfluent.fr/blog/devsecops-pourquoi-est-ce-important/